" Tu te poses trop de questions.

 

Comment un individu évolue t'il dans un environnement auquel il ne peut donner sens ? Comment l'être humain, espèce pensante, peut il se positionner face à sa condition et sa mort certaine ? Qu'il s'agisse d'une religion, d'une croyance, de l'amour, de paradis artificiels, de combats engagés, d'une dévotion intellectuelle, d'une prouesse physique , d'une performance artistique ou simplement la survie primaire ; chacune de ces créatures rampantes traversera au cours de son existence ces espaces disponibles et porteurs de symbolique nécessaires à son épanouissement et équilibre mental. D'aucuns chercheront la postérité, la reconnaissance, la puissance, la gloire, l'affection, la chair ou la vérité parmi les vérités lorsque d'autres auront pu bénéficier d'un divertissement suffisant en eux-mêmes pour éviter de s'atteler à la tâche de cette éternité désirée qui répondrait à l'inconcevable mais inévitable disparition de l'être. 

 

Voici le parcours de l'un d'eux .


 

CHAPITRE I - Compte à rebours

 

 

Petite, dès que j'eu l'âge de conscience du Soi et de l'Entour, je trouvais le monde adulte si bien organisé , huilé, méticuleux et précis, que ma conceptualisation de l'avènement de la Vie en fût rapidement tranché. Comment le boulanger pouvait-il posséder exactement le pain dont nous avions besoin , comment la classe pouvait-elle commencer exactement lorsque tous les élèves étaient arrivés à l'Ecole , comment ma maman savait-elle exactement quoi me donner lorsque je tombais malade et que ce quoi en question se trouvait tout justement dans le placard à l'étage ? 

 

Mes journées terriennes commençaient à peine que j'étais déjà dépassée de tant d'efficacité et d'évidence. 

 

Pour moi , qu'une seule Vérité alors : tout un chacun s'était positionné en fonction d'un compte à rebours géant mondial, dans une position bien précise , prêt à faire son action au Top départ. Les voitures avaient été placées en ligne, le médecin derrière son bureau, on avait mis des avions dans le ciel et la Terre entière retenait son souffle. Personne ne devait commencer à vivre avant les autres, tout aurait été décalé. Et dans un immense boum, le premier jour démarrait, chacun jouant son poste à merveille, synchrone à leurs voisins. 

 

Dans mon jeune cortex embryonnaire, il n'y avait aucune autre explication possible à la complexité de mon petit monde. En outre, celle-ci ne pouvant pleinement me satisfaire, je développait rapidement une hyperactivité cérébrale qui me fit découvrir mes toutes premières insomnies enfantines. Désabusée par ce flot ininterrompu de questions, je décourageais mes professeurs qui s'inquiétaient de me voir contemplative en toutes situations, à l'écart des interactions sociales. 

 

Jusqu'à mon entrée au CP, j'étais incapable de prendre part aux effusions générales de mes camarades dans cet espace clos, confiné et normé qu'était la cour de récréation. Tout allait trop vite, tout était bruyant, confus, brouillé. Les dynamiques visuelles et sonores étaient trop éparses, trop denses. Et surtout, je n'avais aucune idée du but de ma présence ici ni de ce rassemblement. Je m'accroupissais contre le mur extérieur de la classe, les genoux repliés sous mon menton, et observais les scènes, avide d'explications. Il me fallait du temps, il me fallait comprendre. Le naturel et la fluidité des rapports entre ces mini-moi du même âge qui chahutaient, se bousculaient et hurlaient me dépassaient complètement et il me semblait que jamais je ne serais capable d'adhérer à ce mécanisme. Je me sentais très lente, comme spectatrice à part entière de ces journées d'école et j'oscillais souvent entre le sentiment de ma propre inertie ou, au contraire, la rapidité abusive et incontrôlable des autres. Paradoxalement, je doutais parfois qu'ils soient même capables d'être spectateur s'ils l'avaient souhaités tant il apparaissait qu'un mur invisible de réalité me séparait d'eux. Serais-je encore audible si j'y hurlais soudainement mon désir de tout suspendre ? Pourrais-je ainsi me lever et arpenter le dédale de leurs silhouettes immobiles pour me rapprocher de ces visages et déchiffrer leurs expressions ? Disposerai-je enfin d'une accalmie silencieuse pour décrypter leurs mouvements, les imiter et finalement trouver ma place physique dans cette explosive pagaille ?

Je me souviens de ce tic particulier que je n'ai plus jamais refait par la suite : je remontais ma lèvre inférieure sur la lèvre supérieure, semblable à une moue, et ma langue frottait nerveusement contre la paroi interne de la lèvre dissimulée. Je restais ainsi prostrée, concentrée, le visage encerclé de mes bras et jambes repliées à chaque temps de pause. Résignée, ma maîtresse de grande section de maternelle me ramenait souvent à l'intérieur de la classe.

 

Sans pouvoir clairement à l'époque me le signifier, je ressentais beaucoup de violence dans cette agitation chaotique et devant les pleurs matinaux de mes camarades à l'heure de quitter leurs parents, sans motifs compréhensibles. Pourquoi nous laisser seuls, pourquoi cette séparation générale engendrant ce rassemblement étrange de petits inconnus ? La notion du temps me manquait cruellement, comme tout enfant en bas âge, et cette absurdité diffuse et répétée sans la possibilité de l'inscrire dans la durée, m'angoissait. Pourquoi. Pourquoi était-je là ? Comment ? Comment cette petite fille savait à quel moment sourire ou tirer les cheveux de ce petit garçon ? Comment s'étaient-ils coordonnés pour rire au même moment ou s'agiter brutalement ? 

Le naturel du tactile était aussi très impressionnant pour moi. Cette facilité d'intrusion, d'invasion dans le champ physique personnel de l'autre ; cette volonté sans peur de rentrer en contact réel, sans avoir attendu un feu vert. Comme le monde adulte, le monde des enfants était aussi effrayant d'évidences qui m'échappaient totalement. Pire encore, je ressentais que mon incompréhension était visible aux yeux de tous et que le rejet serait inévitable. J'exprimais ainsi très tôt le sentiment d'être une pièce rapportée correspondant au mauvais montage et qu'il me serait nécessaire de mobiliser mes efforts pour cacher à tous ce honteux secret. Seul avantage de mon côté, ma facilité d'apprentissage qui ne pouvait laisser douter de mes aptitudes à raisonner en dépit de mon attitude à contre-temps. 

 

A partir de la fin du CP,  ma sociabilité faisait enfin ses débuts timides et le reste de ma scolarité ressembla en apparence, à quelques détails près, à un parcours classique. Il m'avait fallu quelques années pour comprendre les rouages de la communication entre individus et désormais, il m'était possible d'être à l'abri de tout soupçon de différence. 

En revanche, sous le comportement inhibé, une progressive liste de questionnements m'agitait de plus en plus, faisant évoluer chez moi un caractère curieux, actif et dissident. L'autorité parentale et institutionnelle était douloureuse à tolérer tant sa légitimité manquait quotidiennement de démonstrations. A mes interrogations sur la vie, des réponses évasives étaient données et le doute s'instillait lentement en moi sans que je ne puisse avoir confirmation de mes craintes. Lorsqu'un jour, une information fit définitivement basculer mon rapport au monde et aux attentes que mon environnement pouvait formuler. 

C'est à l'âge de 7 ans que je fis la découverte la plus terrifiante de ma vie : on m'expliqua ce que mon espèce appelait la Mort. L'espace tout entier semblait s'effondrer sous ma silhouette et un immense vide avait pris place au creux de ma poitrine. A la disparition de mon arrière grand-mère paternelle, je concevais pour la première fois de mon existence que cette dernière prendrait elle aussi fin un jour. Une donnée terrible se dessina alors dans mon esprit, et ce jour marqua le début de ma personnalité : le Temps venait d’apparaître .

Il s'était présenté, poli et impartial, au seuil de ma conscience et plus jamais il n'en repartirait. En l'espace de quelques jours, l'effroi , la stupeur et le désespoir avaient laissé place à la révolte, à la fureur. Je ressentais en moi une incommensurable trahison.

Ils ne savaient rien et eux-mêmes n'en réchapperaient pas.

 

Depuis le début, ils mentaient : ils ne maîtrisent rien. Ces adultes, qui vociféraient leur droit d'autorité absolu et incontestable d'un ton si impérieux qu'il se devait d'être au moins éternel et sacralisé ! Ces grandes personnes toujours pressées, vindicatives, suffisantes, intolérantes, exigeantes et méprisantes dans le regard qu'elles portent aux humains de mon âge ; ces règles absurdes, stériles, sévères et intransigeantes qu'elles profèrent à longueur de journée ; ces moments de confiance, de crainte, de supériorité reconnue et d'innocence qui leur ont été accordé à tord, dans le plus grand des mensonges . 

 

Je braquais désormais sur ces êtres seulement plus vieux que moi des yeux méfiants, trahis et blessés. Très rapidement, le sentiment d'insécurité s'installa. Je mesurais maintenant leur impuissance et l'insipide collectif de nos vies communément accepté. C'était intolérable, insoutenable. Ils nous avaient fait monter sur un navire qu'il ne savait pas manœuvrer, la destination finale était la même pour tous et en plus de cela, ils avaient l'insolence et l'indécence de joncher de violence, d'inflexibilité et d'ordres dénués de sens cette route errante déjà vouée au drame . 

Cette confession pourrait décontenancer, mais je reprochais intérieurement à mes parents, du plus violemment de mon être, qu'ils aient eu l’égoïsme de m'emporter dans ce paradis provisoire à leurs côtés. Cela constituait pour moi une cruauté sadique d'un autre ordre. Savaient-ils seulement ce qu'était la vie avant de l'avoir donnée ? Entre 8 et 10 ans, mes contemplations d'ordinaires habituelles devenaient maintenant le plus douloureux des supplices. Une litanie nouvelle chantait en moi, comme un refrain lancinant de souffrance : " Pourquoi ? " 

Pourquoi ces visions, ces ressentis, ces sensations si incroyables ; cette lumière si chaleureuse, si réconfortante ; ces couleurs si intenses, variées, divertissantes ; ces textures si complexes, si attirantes ; pourquoi me fallait-il y renoncer un jour ? Pourquoi devrais-je les abandonner ? Pourquoi une telle fatalité se présente ici et maintenant, dans ce monde et cette vie qui est la mienne ? Dans mon petit jardin de cette maison mitoyenne de Seine-Saint-Denis, je tournoyais autour de ce cerisier en laissant ma main effleurer lentement les accrocs de son écorce rectiligne, désespérée. Je m’arrêtais quelques fois pour ramasser une feuille et laisser les rayons du soleil la traverser. La blancheur puissante et aveuglante m'écrasait : je ne pouvais toujours pas y croire. C'était un mauvais cauchemar dont je ne tarderai pas à me réveiller et la maîtresse annoncera qu'il s'agissait d'une énorme blague et alors, tout reprendrait enfin sens dans un quotidien qui ne me convenait pas tout à fait, mais que je serais sûre de ne jamais quitter un jour.

Il m'avait été raconté que Félicie avait simplement fermé les yeux et qu'elle ne les rouvrirai plus. Que son corps serait sous la terre mais que ce n'était plus douloureux car elle s'était endormie pour toujours. Alors sur l'herbe chaude, je m'asseyais, fermais très fort mes paupières et me bouchais les oreilles, sans bouger. J'essayais d'imaginer ce que ça faisait, d'être mort comme Félicie. Il parait que mon grand père lui aussi était dans le même état depuis mes trois ans. J'attendais ... et ce vide abyssal revenait me dévorer les entrailles. Une nausée puissante en débordait, par grosses vagues houleuses. Impossible. Je ne pourrais pas rester ainsi prisonnière de cette opacité épaisse, sans parler ni être entendue, c'était inconcevable. S'il vous plait. Ils avaient du se tromper. 

 

Plus invraisemblables que mes journées, les nuits étaient maintenant une hérésie de plus. Comment pourrais-je encore perdre du temps ? Rester immobile et me fermer à ces sensations bientôt perdues ? Dans cette chambre devenue trop étroite, trop fixe, je regardai mon papier peint et son motif récurrent, ennuyeux, prévisible. Un vieux rose tacheté de quelques rectangles bleus foncés, jaunes canard et rouges avec des stries bleu pâle. Je promenai le bout de mon index d'une tâche à l'autre avec lassitude, résignation et détresse. Lorsque l'extinction des feux était déclarée, je me tournais vers mon réveil-poisson dont les aiguilles brillaient dans la pénombre et je voyais inexorablement les petites nitescences avancer dans cette dynamique imperturbable. 

Je m'agitais sous mes draps, me retournait sans cesse et retenait l'envie de me lever pour faire quelque chose, n'importe quoi . L'interdiction parentale de transgresser au sommeil avait raison de mon trépignement et je me contentais le plus souvent de jouer silencieusement dans l'obscurité sur le sol frais en lino bleu et texturé. L'impatience était telle qu'il me venait souvent l'idée de préférer tout arrêter tout de suite, de ne plus être là tout simplement. Que l'on me renvoie de là ou j'étais venue, quel que puisse être cet endroit dont j'ignorai encore tout à cette époque. Tout serait mieux, la vie éternelle ou la mort immédiate, que cette longue attente aléatoire et traumatisante. 

 

Cette conception indélébile régissait dès lors ma vie toute entière . Mon rapport à l'autorité, aux événements et au monde humain ne s'en était que plus détérioré. Les années passant, je découvrais les guerres, le vice, le meurtre, la pédophilie, la violence, la maltraitance animale, les abus sexuels, la bombe H, les génocides et toute la tripotée de saloperies dont mon espèce était capable dans ce laps de temps qui lui était donné. 

Je repensais à ces aiguilles de ce petit réveil-poisson qui me semblaient déjà si méchantes d'ainsi soustraire à mon existence de précieuses heures puis je songeais à mes contemporains qui, eux, auront voués des années entières à se perdre dans la haine, l'obscurantisme, le néant et l'inutile : ça faisait un paquet de tours d'aiguilles fluorescentes. 

 

Arrivée au CE1, on me présenta une alternative. Alors il y avait une issue ! Pourquoi ne m'en ont ils pas parlé plus tôt, ces grandes gens ! 

Comme dans les dessins animés que je visionnais, je m'attendais à ce que l'on me présente un très vieil humain, très calme et très sage, qui me raconterait enfin toute l'histoire puis me donnerai une quête mystérieuse dont je me révélerai digne et ainsi échapper à cette fatalité. Il apparaîtrait de façon spectaculaire et alors je comprendrais enfin la sévérité de mes professeurs et de mes parents dont les directives devait directement provenir. J'étais prête, j'avais attendu et espéré, dites moi . Répondez moi. Aidez moi. 

 

On me remis un livre entre les mains. J'écarquillais grand les yeux : on y expliquait l'existence du Sauveur. Que nous étions effectivement à la merci de notre destin mais qu'un être supérieur et sacré nous sauverais tous. Pas de grand faisceau lumineux ni de vieillard mais cet air sérieux et proscrit chez la femme âgée qui nous contait sa grandeur suffisait à déployer mon échine et ressentir quelques frissons salvateurs en parcourir le long. Le sauveur, ils répétaient. 

J'avais fait ma rencontre avec Dieu. Concernant la partie mystère, j'étais en revanche servie plus que je ne l'avais espéré. Cette entité extraordinaire avait accompli des choses à la limite de l'imaginable. Le sens revenait : les mauvaises gens étaient responsables de leurs actes et brûlaient dans les flammes de l'Enfer. Ce héros mystique tant appelé m'avait soudain foutu la pression. Qu'importe, si une seconde chance m'était donnée, je la saisirais pleinement. 

C'est ainsi que je fis 7 ans de catéchisme et passa ma première communion puis ma profession de foi. J'étais en passe d'avoir mon ticket d'entrée pour l'éternité. La première année d'enseignement biblique, j'étais si apeurée que j'engageais de grandes discussions dans cette cour de récrée autrefois évitée : je pressais mes premiers amis de rejoindre le papa de Jésus au plus vite, très inquiète pour eux. On se retrouverait là-bas, au Paradis, pour la même partie de marelle mais en mieux. Mes amis Jessica, Galaad, Tichan, Tristan et Adèle avaient tous un avis divergeant, leurs parents n'ayant pas tout à fait raconté la même chose ; nous étions perdus. D'origine française, sri lankaise, libanaise ou pakistanaise, nous ignorions tout de ce qu'était la différence culturelle. Qui avait menti à qui ? Qui fallait-il croire ? 

Une chose est sûre, en avril 2002, tous étions tombés d'accord pour combattre le grand méchant Le Pen qui prendrait les enfants noirs, marrons foncés et marrons clairs pour les séparer des enfants blancs. Qu'il s'agisse de l'aide d'un Dieu ou d'un Superman, nous espérions de l'aide pendant que je demandais aux grandes personnes en larmes : mais ils vont l'emmener où ma copine ?? Quand mon dieu viendrait-il punir ce gros vilain ? 

 

De nouveau, une série de questions ne tarda pas à s'élaborer d'elle-même et aucunes réponses détaillées n'étaient fournies : où était exactement le Paradis et l'Enfer ? Fallait il apprendre à voler ? Était-ce au-dessus des nuages ou sous la terre ? Et les corps de Félicie et de mon grand père, puis tous les autres ... comment pouvaient-ils s'y rendre si ils étaient enterrés ? La donnée temporelle vint elle aussi ébrécher de nouveau cette histoire . Il y eu un avant Jésus Christ et il avait existé des civilisations d'hommes et de femmes sans que Dieu ne soit encore apparu. Où étaient-ils allés du coup ? 

 

C'est la découverte de la Shoah à l'école qui entama mes premiers désaccords avec ce Seigneur qui jamais ne se montrait malgré mes multiples tentatives de lui parler. Cette fois, c'était des comme moi que j'entendais être partis, loin de leurs parents. Des petits garçons et des petites filles, par milliers. Les paroissiaux me répondaient que toute chose en ce monde avait une raison d'être et que cette logique nous échappait, qu'elle demeurait celle de Dieu. J'avais déjà eu quelques doutes avec les anciennes guerres et conflits vus en Histoire-Geo mais là, quel pouvait être le motif ? On m'avait aussi dit que toutes nos prières n'étaient pas exaucées automatiquement car Dieu était très occupé et qu'il ne pouvait répondre à tout le monde en même temps. Ainsi, lorsque je lui demandais une bonne note à certains contrôles, je ne lui tenais pas rigueur de m'avoir laissé tombée, imaginant un autre prier pour sa vie ou sa sécurité. 

C'est pourquoi, ce jour là, ça coinçait. Des centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants avaient du l'appeler au même endroit. Pourquoi n'avait-il pas répondu ? Qu'avait-il de mieux à faire ou de plus urgent durant tout ce temps ? Où était-il passé ? S'avérait-il finalement cruel ou indifférent ? Avait-il, sans nous prévenir, abandonné notre surveillance et protection ? 

 

Lorsque les sciences naturelles apportèrent avec logique des éléments plus satisfaisants sur l'origine du monde, je cessais de me rendre à l'Eglise les dimanches. Ma mère avait eu ces mots terribles, qui résonnent encore aujourd'hui et scellèrent à ce moment là mon opinion sur les croyances. " Mais tu sais, c'est important de croire en quelque chose. Si les gens ne croient en rien, alors ils perdent espoir et tout le monde deviendrait fou." D'une première trahison indigeste, c'était désormais la faiblesse de mon espèce qu'il me fallait accepter .

 

 

Pour la seconde fois, je trébuchais dans cet escalier existentiel vertigineux. 

 

 


Voir cette publication sur Instagram

Extrait / Chapitre I - " Compte à rebours " 🎧 ( Qualité audio pétée sur insta )

Une publication partagée par S Λ N V W Λ H (@sanuwah) le

LE PROJET 

 

 

" Sanuwah " est un récit personnel divisé en plusieurs parties, suivant la chronologie d'une vie humaine. Les différents chapitres correspondent à une chronique précise : leur réunion en un seul bloc constitue donc un ensemble de bribes de pensées évoluant au fil des années. 

 

Le début du premier chapitre vous est proposé sur ce site, ainsi que trois autres extraits situés à des temporalités différentes et appartenant aux chapitres " La Quête ", " Vivent " et " Concrete wall ". 

 

Le but de ce projet est d'illustrer la lente évolution du sentiment absurde émergent chez l'Homme de façon appliquée, concrète ; quelque soit les détails de sa vie. Il ne s'agit pas de mon histoire mais de celle de notre espèce toute entière, confrontée comme le dirait Albert Camus " au silence déraisonnable du monde  ". 

 

Une fois l'écriture achevée, une version audio sera créée sur le modèle présenté ici, publié sur le réseau social instagram. 

 

" Sanuwah " n'est que l'envers d' Humanus, signifiant " le genre humain " en latin. C'est pourquoi il s'agit du nom que j'ai adopté, reflétant la dimension anonyme évidente de nos existences dans le monde métaphysique. 

 

 

 

 

 



La lecture sur ordinateur

est recommandée sur ce site

 

 

 Tous droits réservés ©

sanuwartshop@gmail.com