HUMEURS

 

Dans une chronologie aléatoire, quelques billets d'humeur 


26.05.20

 

Suite d'un petit post rapide, qui m'a fait écrire la suite :

" Reformater un vieil ordi et enfin retrouver tous mes MOOCS d'Harvard de 2014, hallelujah! "

 

...et retrouver également sur le disque dur ces 2 photos, datant de mon énorme dépression en Irlande.

L'avant-après d'un positionnement existentiel enfin choisi : le moment où j'ai décidé d'écouter ma fureur de vivre et de lui laisser le plein contrôle, sans plus jamais feindre d'être satisfaite de la vie qui m'était proposée.

 

20 ans, seule à Dublin durant 2 mois, stage en entreprise dans une grosse boite, ambiance Google corp : le quotidien est aseptisé, lisse et sans accrocs, les collègues papotent de leurs petites vies occidentales privilégiées et des soucis qui leurs correspondent, je peux faire du shopping et aller au Starbucks, un mec me courtise, papa maman me paye l'école de commerce à défaut de savoir où placer " la fille qui rentre dans aucunes cases ". Tout va bien.

 

Sauf que j'ai envie de vomir.

 

Un gros trou s'étend et alourdit ma poitrine. La Nausée de Sartre, l'Absurde de Camus...ça monte et grouille dans mes entrailles. Je veux me lever de ce bureau chromé dans cet open-space impeccable coupé de la réalité du monde et hurler au beau milieu, me foutre à poil et tout renverser. " STOP ". Suspendre pour quelques secondes cette mécanique silencieuse et indolore plongée dans le déni des Hommes et le culte de l'individualisme, du Steve Jobs dream et start-up nation effect, de la superficialité exacerbée, de l'ego trip constant.

 

Oh, le constat ne datait pas d'hier...mais j'avais naïvement pensé pouvoir intégrer la partie pour la gagner, devenir outsider dans ce système absurde du capital décomplexé, faire un max de blé pendant une vingtaine d'années et tout mettre au profit des ONG après avoir fait un max de dégâts dans la boîte boulimique et néfaste qui aurait fait l'erreur de m'embaucher ; au détriment de ma soif d'être, de connaissances et de sens.

 

Je réalisais maintenant avec brutalité que c'était impossible, qu'il me fallait trouver un autre moyen, que mes nerfs lâcheront bien avant au Royaume d'Absurdie de l'empire du vide.

 

 

J'étais épuisée.

 

Ma foi en l'humain et son avenir s'érodait, j'en ramassais désespérément les miettes.

 

J'ai alors pris un virage.

 

Celui qui fait 180°, qui use les pneus, fait du bruit, surprend et effraie. J'ai fait sauter les filtres que je m'étais imposé, la bienséance et le politiquement correct que l'on attendait, rué dans les brancards et dynamité le conditionnement duquel j'étais issue, à coups d'apprentissage autodidacte et d’éducation personnelle intensive. Remonter les racines de cette mauvaise herbe et les arracher, repartir sur une graine embryonnaire et fragile certes, mais raisonnée et intelligente. M'extraire d'une culture humaine axée sur une vision méritocratique héritée d'un mythe fondateur européen, au profit d'un regard bio-centriste qui révise tous les acquis cognitifs de notre espèce. Un modèle de pensée immensément plus large, souple, avec la capacité de contenir le monde tel qu'il est et non tel qu'on souhaite le voir, sans angle d'observation récurrent ou fixe. Apprendre d'ailleurs, d'autres civilisations, d'autres époques. Accueillir l'humilité provoquée par l'étude du Vivant dans toutes ses échelles, de la microbiologie à l'astrophysique.

 

Me regonfler de l'optimisme des éclairés, qui cherchent les solutions sans prêter attention aux soupirs des casaniers de l'esprit. Retrouver cette force de l'enfance intacte et l'assumer, l'imposer aux autres : mettre au gout du jour l'innocence puissante et créatrice autrefois moquée ou raillée. De quel monde adulte parlons-nous ? Celui qui saccage et piétine le Monde sans jamais ranger derrière lui ? Qui s'adonne à toutes les ivresses pour oublier qu'il mourra un jour, incapable d'affronter ses peurs et responsabilités ?

 

Plus jamais il serait question d'accepter les compromis, de ne pas faire trop de bruit ; de ne pas trop secouer les eaux tranquilles et penaudes pour le confort des " Autres ", ce " On " fictif qui entraîne nos Je dans l'impasse et la torpeur collective.

 

J'abandonnais ce plateau de jeu d'échecs qui n'en valait pas la peine et aurait indubitablement ma peau. Adieu le parcours classique, les lignes droites, le profil dûment complété, la satisfaction illusoire d'une vie réussie dans les critères vendus depuis le jeune âge. Briller par mon absence sur un terrain prémédité où l'on m'attendait, décevoir par ma présence là où l'on ne m'aurait jamais attendu. " Si t'arrêtes les études tu te débrouilles toute seule dès demain, logement-nourriture-santé : baisser de rideau ".

 

Préparer alors un plan d'extraction, s'improviser prof de dessin et tatoueuse, travailler 7j/7, prendre un taff de nuit supplémentaire, pleurer de fatigue mais savoir pourquoi. Régler pour de bon la question des impératifs matériels puis prendre définitivement le large. Consacrer 100% du temps restant à vivre dans l'allégresse de la connaissance, l'Art, l'entraide humanitaire et le Sens.

 

Bref, couper la Nationale plate par un chemin de terre boueux, lent, cahoteux et impopulaire.

 

Ne plus avoir envie de vomir.

 


15.04.2019

 

La douleur est indescriptible et sonne l'esprit.

Les images défilent mais la réalité reste inconcevable. Ce vertige et cette nausée insoutenable de découvrir cette entité dans le brasier des flammes, comme on y verrait un proche crier à l'agonie, impuissant. " Anatkh " est gravé sur mon pied, la Cour des Miracles elle, est ancrée dans la chair de ma cuisse.

Lorsque j'appréciais intimement quelqu'un, c'est ici que je l'emmenais ; dans mes plus belles ivresses, je rentrais à pied uniquement pour m'y arrêter par un détour . Je ne compte plus les nuits où je pouvais m'asseoir en plein milieu du parvis pour l'admirer sans la horde des badauds habituels, en y hurlant ma joie de vivre et d'être. Ces après-midis allongée sous les arbres après avoir sauté la grille, pour écouter résonner ses cloches avant que la police ne me déloge.

 

Mon roman preféré de toujours qui m'accompagnait partout et cet édifice qui était devenu un repère, un rempart d'affection.

 

Ces frissons qui parcouraient l'échine chaque fois que mon regard parcourait son imposante complexité, repensant à son histoire et les milliers de vies qui l'avaient traversé. Ces réflexions que son existence provoquait sur la relativité du Temps et la vacuité des choses. C'est la raison pour laquelle j'eu envie de travailler la pierre, l'argile et de bâtir ; d'où est née mon admiration pour les ouvrages des Hommes, le travail manuel et sa transmission à travers les âges.

 

Ces anciennes lithographies rares du jeune bourg parisien à l'époque où il n'était pas plus qu'un marécage, que j'avais acheté pour une étagère précieuse de ma bibliothèque ... Ce rapport singulier à la communauté gitane et à ses influences sur ma conception de la liberté. Ce quartier Latin et son île qui était le seul poumon de secours des artistes esseulés dans cette capitale aujourd'hui fuyante. Cette compréhension et finesse aiguisées chez Hugo sur le genre humain et ses dynamiques rutilantes que l'on retrouve en toutes époques.

 

C'est un morceau de sensibilité très intime qui se décroche cette nuit et la perspective de voir ses entrailles grandes ouvertes à l'impudeur du Monde demain, au petit jour, s'annonce très douloureuse.

18.04.2019

 

La gueule de bois perdure .

Les polémiques actuelles sont indignes de ce que Notre Dame fût et ne sera plus jamais.

Un siècle incapable de reconnaître l'importance de sa pérennité ne la méritait tout simplement plus .

Des années que ses gardiens contemporains donnaient l'alerte mais l'optimisation toujours plus gourmande des investissements aura eu raison du passé. Qui se plaignaient avant ce drame de voir ses gargouilles défigurées, lentement grignotées par les pluies acides ? Ces flux de touristes massivement rassemblés sans vergogne dans son espace confiné ? Qui s'offusquaient donc de voir ses protecteurs réduits à demander l'aumône à l'autre bout du monde pour la garder debout, faute d'attention suffisante sur sa propre terre natale ? Où étaient-ils tous ces grands seigneurs qui se précipitent aujourd'hui, maintenant que le monde entier peut être témoin de leur infinie clémence ? De quels sédiments ces nouvelles pierres posées seront-elles extraites si ce n'est autre que ceux de l'indécence et de l'absurde ?

Les personnes atteintes pleurent bien plus qu'une architecture, une culture, une religion ou une histoire commune . C'est bien mal comprendre l'ampleur de la perte que d'ainsi réduire leur peine .

 

Notre Dame de Paris, c'était le vieux rêve universel fièrement dressé de notre espèce qui toujours espère de son génie transcender les âges et échapper à sa condition d'homme mortel . Un vain espoir, une douce illusion mais d'une sublime représentation .

Un relais extraordinaire intergénérationnel qui jusqu'alors avait atteint la prouesse de ne jamais faillir .

 

Marqueur des Temps, sa tragédie de 2019 révèle et signera à jamais notre époque .

 

" Vaste symphonie en pierre, pour ainsi dire ; oeuvre colossale d'un homme et d'un peuple ; produit prodigieux de la cotisation de toutes les forces d'une époque, où sur chaque pierre on voit saillir en cent façons la fantaisie de l'ouvrier disciplinée par le génie de l'artiste ; sorte de création humaine, en un mot, puissante et féconde comme la création divine dont elle semble avoir dérobé le double caractère : variété, éternité. "

V.H



24.05.2019

Être.

 

Mon corps est plus qu’une esthétique ou une apparence.

 

Il est plus qu’une densité, un poids ou une taille. Bien plus encore qu’un intermédiaire de séduction, d’intimidation ou marqueur de genre. Il est l’unique vaisseau abritant ma conscience pour naviguer dans les eaux du Vivant. C’est le plus incroyable des présents qui me sera jamais offert.

 

Chaque jour, je bénie son génie qui me permet d’accueillir la lumière du Monde.

 

Il est la forme actuelle la plus évoluée, performante et aboutie de mon espèce, au prix de centaines de milliers d’années de progrès et d’innovation biologique. Aucune imperfection notable autrement que dans le monde des Hommes et leur superficiel. Il y a le grain, les poils, les matières duveteuses, rugueuses ou douces ; chaque cellule, chaque recoins assurent leur rôle capital. Harmonie extrême de l’animal que je suis, rien n’est à rajouter si ce n’est à entretenir et pérenniser.

 

La vie grouille au travers, ma rétine saute, mes entrailles remuent, le sang pulse sous les tissus ; chaque seconde. Un globe oculaire gravite frénétiquement dans son orbite et dans sa pupille, l’Entour est absorbé : seul y résonne l’instinct originel de survie. Une fureur de vivre et d’annihiler tout obstacle ou menace visible m'irradie. Coule en moi une force redoutable qui me dépasse et dont je suis à la fois l’enfant et l’élève. Progéniture directe et sans concession de la Vie, une dynamique impartiale, puissante et ancestrale mue cet amas de chair.

 

Je ne suis ni une femme, un métier, une nationalité, un nom, une croyance, un âge, une position sociale ou une vocation . Je suis un spécimen organique qui tuera si nécessaire, sans morale aucune, dans l’unique but de survivre. J’utiliserai les meilleures capacités cognitives dont je dispose pour optimiser mon errance. Je m’adapterai et concurrencerai les autres espèces dans cette course à sens unique. Endormie, une autre partie autonome de ma conscience me maintiendra vivante et aux aguets.

 

Mon corps est un extraordinaire outil et ne sera jamais une fin en soi. Pas un lever de soleil sans que je n’apprécie ni ne chérisse cette chance, à sa juste valeur. Les turpitudes du monde humain sont dérisoires face à cette conscience, pour la plupart de mes pairs, oubliée. Comment peut-on encore être malheureux lorsque jouir de l’existence, dans un fabuleux hasard génétique, nous est possible ?

 

Comment peuvent-ils ignorer cette sensation déconcertante de l’air qui emplie nos poumons, de l’épiderme qui se hérisse, de ses doigts filandreux qui pressent la matière et s’en saisissent ? Ces rayons lumineux qui atteignent le cristallin, l’émail des dents qui s’entrechoquent, la matière rigide des ongles incrustés dans une peau souple ? Ces cheveux qui sans cesse continuent de pousser, ces articulations complexes entre des os délicats protégés par une couche épaisse pourvue de nerfs ?

 

Comment les phénomènes naturels ont-ils pu glisser du côté de l’Acquis et de l’ingratitude dans une telle généralité, distillés parmi les possessions et le superflu ? Comment ces hommes et femmes ont-il pu oublier ce que signifiait être vivant ? Comment peuvent-ils décemment se plaindre, baignés de cette exclusive rareté dont ils sont les heureux bénéficiaires ?

 

Je suis. Je suis. Je suis.

Voilà, simplement. Sans autre additifs conceptuels, prétentions ni vérités désirées .

 


 Et alors, le réel peut commencer.

 

N’oubliez pas l’animal que vous êtes.

N’oubliez pas le Vivant qui vous traverse et inonde ce monde.


11.03.2020

[ d i k t a t ]

 

Je ne me suis encore jamais artistiquement exprimée sur l'oppression que mon espèce exerce sur les êtres organiques porteurs des gènes XX. En l'état actuel, la dichotomie des sexes pratiquée dans des champs différents de la biologie stricte doit être annihilée par le biais éphémère de la lutte : certains de nos congénères ont créés et perpétués la création d'un " masculin " et " féminin ", puis la hiérarchie qui les régit. Le stade provisoire mais incontournable sera donc l'équilibre à retrouver entre ces deux curseurs dans un premier temps. Mais une théorie basée sur la domination d'un sexe sur un autre ne pourra laisser place aux êtres humains complets que nous sommes dans un réel vivre-ensemble : les considérations humaines sur les caractéristiques ADN des chromosomes XX ou XY devront se limiter à leur seul champ d'action véritable.

 

L'information de l'identité sexuelle d'un individu ne trouvera sens que dans les domaines d'application tels que la médecine et la reproduction. L'étroit spectre du genre aujourd'hui perforé d'incohérences, de lacunes et de subjectivité n'aura plus raison d'être.

 

Beaucoup diront que ce siècle sera " féminin " ou ne le sera pas. Espérons que le suivant sera celui de " l'humain ".

 

Comme nombre de mes homologues, j'observe et entend ce qu'il se dit. Je découvre avec eux l'absurdité primitive résonnant jusqu'en 2020. Que ce réseau social refuse la visibilité des papilles mammaires des humains XX et que ces derniers sont les grands disparus de l'Histoire des Arts, par exemple. Qu'une écriture inclusive fait débat lorsqu'il serait plus simple de désexualiser les sujets humains de notre langage et en supprimer le marqueur de genre tout en conservant le marqueur numéraire pour les désigner. Les couleurs, adjectifs pourtant aussi qualificatifs que l'identité sexuelle chez l'être humain, en sont bien dépourvues.

 

Comme ces évidences ne le sont unanimement encore pas, et les pensées actuelles sur la question toujours virulentes, adaptons le propos en attendant les lumières du raisonnement collectif : luttons.

 

Récupérons de gré ou de force ce qui nous appartient. Redonnons à notre corps ses plus simples définitions. Si un morceau de chair te choque, te dégoûte ou t'excite : c'est avant tout ton problème mais certainement pas le mien. Moi, c'est mon problème lorsqu'à l'approche d'un cycle ovarien, des mastodynies se déclenchent me rendant la poitrine douloureuse et gonflée.

 

Je ne peux pas m'arracher les tissus adipeux alors ce sera à toi d'ôter ta vision sexualisée automatique des corps humains. Apprendre à évoquer et apprivoiser ton désir sans perturber la quiétude de l'autre. Tu n'as pas d'autre choix que celui-ci car, toi, tu en as un de disponible. Ma liberté fondamentale, c'est de disposer de l'unique enveloppe qui me compose dans son plus simple et naturel appareil. Et je me battrais pour.

 

A titre d'exemple, les tétons féminins tant érotisés bien que semblables aux masculins sont bannis du champ visuel car proéminents. Il serait curieux que, demain, les femmes exigent des hommes qu'ils portent une écharpe en toutes circonstances pour cacher leur proéminence laryngée : la pomme d'Adam. Que nous déciderions que cette différence est si érotique et charnelle que nous vous déposséderions expressément de votre droit d'en disposer comme il vous semble. Nos pulsions deviendraient votre norme, notre désir votre carcan.

 

Je n'expliquerai pas à des enfants qu'ils leur faut cacher ce vaisseau organique composé de muscles, d'artères, d'organes, de tendons, de nerfs, de peau et qui abrite leur conscience sous motif que leurs propres congénères plus âgés refusent de refréner leurs pulsions égoïstes et intimes. C'est à ces animaux homo sapiens sapiens de réguler leur comportement et non à une espèce entière de s'adapter.

 

Je ne rougirai jamais de mon corps car je ne le personnalise pas ; il n'est vecteur d'aucunes valeurs. C'est seulement le transport de mon énergie vitale, le réceptacle de mon instinct de survie et la résidence, de surcroît, de plusieurs milliards de micro-organismes. Les bassesses extérieures resteront à l'extérieur, ainsi que les jugements et avis. Je forcerai le chemin comme des millions d'autres sont en train de le faire.

 

Le changement se fera, avec ou sans vous. Si des travers sont observés et la ligne franchie en dépit des limites fixées, alors la répression se jouera dans l'autre sens, au même degré d'agression. Question d'organisation.

 

Si jouïr de ma liberté d'exister me rend personnellement vulnérable aux bas-intincts dans la vie réelle, alors je répondrai avec ma propre animalité comme je l'ai toujours fait : celui de la violence retournée à la violence, contre laquelle la justice humaine ne s'avère pas à la hauteur. C'est un autre sujet que celui d'être armée mais, vivant sur la route, inutile d'en douter une seconde.

 

Maintenant, on connait le thème de ma prochaine sculpture. Un projet shooting est aussi prévu cette année sur cette thématique, avec des modèles XX et XY pour des nus et clichés macro. Je prévois également des peintures dans le style Renaissance avec des poses semblables à cette photo. Celle-ci émane d'un miroir projeté dans un autre miroir puis capturé par un smartphone, mais seul le retour de ce dernier est consulté. Comprendra qui pourra.

 

 

Il parait que les femmes artistes sont invisibles dans le milieu ?

 

Vous inquiétez pas on arrive.



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