Ecrit en 2015  à  21 ans  et laissé en l'état, ce texte sera incorporé au recueil " Sanuwah "


PRÉFACE

 

 

Cet essai se veut aussi amateur que phénoménologique. 

 

Je ne suis d’aucune écoles particulières ni ressortissante d’une quelconque institution diplômante ou formatrice avec l’attestation d’un panel de compétences. Je ne suis que vous, votre sœur, votre fils, votre meilleur ami. Je suis une simple entité humaine qui pose et partage le postulat selon lequel seule l’expérience prime et prévaut à titre d’une certaine vérité . 

 

Que celui qui s’obstinera à poser les questions sera toujours la tortue du chemin, et les précepteurs de thèses ou pseudo-réponses, les lièvres. Krishnamurti disait, être intelligent, dans son absolu le plus grand, c’est avouer que l’on ne sait rien. J’ai largement lu, entendu et vu, comme chacun d’entre vous et particulièrement dans ce que l’on pourrait appeler la discipline phénoménologique ou philosophique , divers auteurs : 

 

Husserl, Schopenhauer, Kant, Heidegger, Hegel, Merleau-Ponty , Jung…

 

Épargnée de toutes préconceptions trop abouties et matière à influence , j’ai formulé au fil des ans un postulat qui se destine à l’éternelle imperfection. Adepte du principe de quiddité ( latin quid = pourquoi ) qui consiste à déterminer (ou demeurer dans cet axe de recherche) l’essence première d’une chose , abandonnée des revêtements cognitifs et imaginaires humains , je fis de Félix Gaffiot mon compagnon de réflexion. Pour retrouver un tant soit peu les bases d’un mot précis et mieux en saisir le sens primaire le plus éloigné possible de mon ère , j’use abondamment du Dictionnaire Latin scrupuleusement rédigé par ce dernier ou de son jumeau grec, par Anatole Bailly. 

 

Le Postulat provient ainsi de αἴτημα, aitêma en grec ancien qui signifie « la demande » . 

 

Ces lignes, rédigées dans leur plus grande simplicité, portent la volonté d’une sincérité d’esprit dénuée de prétention, de condescendance ou tout autre ascendant intellectuel sur la pensée d’autrui. A travers ces multiples questionnements , je ne fournis que la demande naturelle d’épanouissement structurel que tout être pensant s’applique à formuler chaque minute de son existence. 

 

Tentant de relater au mieux l’intégralité d’une pensée volontairement nourrie et stimulée par le biais d’une observation , introspection discontinue et une interrogation existentielle présente depuis l’enfance , cette rédaction est le reflet simple d’un processus cérébral expérimental et exploratoire. 

 

Nulles erreurs ni limites, sans concepts prescrits. 

 

Rien ne pourrait être fixé ou définitif dans ces confidences philosophiques qui ne tient qu’à chacun de considérer pertinentes. Éparses et arborescents, les chapitres se succèdent les uns aux autres sans nécessaire cohérence. Tout au mieux je pourrais espérer que ceux-ci, dans une morphologie des plus vulnérables, apporteront une possible profondeur supplémentaire dans le champ neuronal et conceptuel des plus curieux ainsi qu'une occasion supplémentaire d’embrasser notre Condition, sans peur ni facilité.

 

 

I - La reconnaissance intellectuelle 

 

 

La réalisation de mon existence au travers d’une confirmation, validation et reconnaissance de mes pairs concentrés autour des questions fondamentales. Voilà ce à quoi j’aspirais, ce après quoi je courrais. Je l’ai compris il y a longtemps, feintant tant que possible le reflet de mon Ego dans l’ombre de mes pensées et de mes gestes.

 

Jamais encore je ne me l’étais avoué .

 

Rongée par l’Absurde , le Néant et la Mort,

 j’ai petite appris que la postérité d’un être était son unique et existant accès à l’éternité . 

 

 

Au travers des âges et des siècles , de la pierre et de l’eau , certaines personnes subsistaient au temps dans l’essence de leur créations , de leurs idées, philosophies , actes. D’autres reposaient également sur le perron d’un souvenir éternel mais en des raisons plus sombres, pour des concepts humains des plus insipides, vils et faibles comme guerre, génocides et inventions macabres. Qui donc n’a jamais prétendu voir plus jeune , dans ses yeux embués, sa propre silhouette triomphant d’un combat rude, humble et valeureux ? S’identifier à ces Nominis , à ces fantômes pâles aux visages flous, brouillés et pourtant luisant dans la pénombre mémorielle ? 

 

Voilà quel était alors mon salut . 

Demeurer remarquable . 

 

Dans le sens premier du terme : Parvenir à marquer mon passage ici , et le rendre renouvelable, d’utilité et moralité publique , et ainsi rendre ce dernier re-marquable. Je voyais ici , par la transcendance de mes actions et choix, une réponse viable à notre éphémère et précaire condition d’hominidés. Le moyen de résister à ce vertige incessant du Vide. Le moyen par défaut de remplir cette abysse, d’embrasser de tout mon être ce gouffre venteux qui tourmente mon équilibre.

 

Comment s’y prendre ?

 

Dans une société occidentale de plus en plus parcellisée de termes, définitions, nominations et visions, nos choix s’illustrent et s’exercent principalement par une activité centrale, une profession, une étiquette pragmatique, synthétique et officieuse. 

 

Professionem , le métier . 

 

Dès l’enfance, notre environnement nous conditionne alors doucement vers la voie que semble être la nôtre, dans un effort commun de trouver le bon tiroir, la bonne case, la bonne place pour le chérubin grouillant de rires et de malice que nous sommes. Nous jouons le jeu car c’est ainsi que la Societatis fonctionne. Nous serons chez l’un ce que nous aimerions trouver chez l’autre. Je serais gourmande de pain frais que me fournira le boulanger en échange du produit de mon propre labeur. Quelle soit donc sous forme de troc ou fiducière, la valeur d’échange et de transaction fixent aujourd'hui nos rôles sociétaux, elle nous positionne. 

 

C’est là les rouages d’une communauté qui s’organise , s’entretient et se pérennise . 

 

Aujourd’hui , la démultiplication massive des rôles et des valeurs d’échange est telle, dans son intensité et son aspect numéraire, que l’individu peu à peu se laisse gagner par la marée montante du Rôle qu’il se devait initialement de tenir . 

La contrepartie de sa position garantissant sa préservation est dépassée par sa position elle-même. L’individu s’efface, il devient rouage rutilant et impersonnel. Se colle à lui doucement comme rosée à l’aube , des données chiffrées , humainement conceptuelles. 

 

C’est ainsi que j’en vins à cette réflexion en cette nuit froide polonaise , sous la douche d’une auberge simpliste mais non moins chaleureuse et d’un effet efficace : 

 

«  Il y a des gens qui vivent ce qu’ils sont .

Et d’autres qui sont ce qu’ils vivent . »

 

L’image m’est venue tendrement, elle s’est posée sans retords dans mon esprit pendant que les gouttes brûlantes courraient le long de mon dos . 

 

Cet instant suspendu de douceur et d’abandon contrastait et jurait définitivement avec mes luttes internes passées . 

Jadis, je me refusais avec force et foi à l’oubli naturellement programmé de mon existence. Je cherchais avec frénésie certaine une route socialement ambitieuse , ardue, pentue et donc , à mes yeux jeunes et vierges d’expérience, garante d’un succès certain. D’une renommée et reconnaissance qui fermerait avec sécurité le bois vernis de mon cercueil. 

 

 

L’éternité . 

 

 

De ce projet prétentieux et nombriliste découlait pourtant cette peur naturelle et vulnérable de la fin définitive de toutes choses. En parallèle de cette porte dont dépassait le halo prometteur, j’en ouvrais une nouvelle qui elle, fit toujours partie de mes principes : l’Altruisme . 

 

A défaut de ne pouvoir personnellement vivre, il m’était évident, à contraire d’une grande indécence, de ne pas apporter aux plus démunis que moi le confort qui m’accompagnait. C’est un moindre dû pour la vie matérielle qui m’a été donnée, dans le plus aléatoire des hasards. Je pense qu’il s’agit d’un élan humain tel que si devait subsister une dernière valeur de notre espèce, se devrait être celle-ci. Je suis donc heureuse de ne pas m’être égarée dans ce sentiment , que je sais sincère. Il déclenche même chez moi un sentiment fort de culpabilité constant, d’impuissance dévalorisante et de rage péniblement poussée sous le tapis des apparences .

 

C’est de cette façon, dans l’égarement temporel de mes décisions, que je me reconcentrais sur mon identité émotionnelle et caractérielle. Que ne basculais pas dans l’Oublie , pour toujours, ma propre ombre . 

 

Mais ce n’était pas suffisant pour contrer ce corps animé qui continuait sa course effrénée contre Chronos .

 

 

 

Car si le Temps est l’époux de la vie,

il est aussi l'amant de la mort .

 

 

 

La bonté de l’homme et son effacement dans la générosité et l’accomplissement ne l’ont jamais rendu éternel ni témoin d’une existence digne d’être vécue , dans son caractère absolument total . Et sa capacité d’action , quand bien même effective, ne pouvait égaler une découverte ou une création d’un impact sans précédents à échelle humaine.

 

Je sentais l’urgence d’une réalisation dépassant la frontière du propre don de soi . 

Je cherchais la transcendance , l’unique et quelque part, la folie .

 

Je me suis donc tournée vers des « Professionem-passion ». Ces activités qui engagent l’individu plus que ses capacités ou consentement. Je souhaitais devenir écrivain, artiste, photographe, reporterre, politique, voyageuse et sauver le monde. J’ai alors réalisé sans davantage de concession que la sphère adulte ne vous le permet, que ces grandes inspirations existentielles n’étaient accessibles à cent pour cent de leur surface dans le monde actuel. 

 

Qu’à cet escient, il était nécessaire de subir ce que j’ai par la suite appelé pour moi-même, le phénomène Matriochka.

 ( litt.russe = poupées russes ) 

Semblable à la découpe minutieuse et perfectionniste de la peau d’un végétal, le cœur du fruit s’amincit, s’effrite, se tend, se fragilise, se perfore, se creuse et se nervure. 

 

En termes concret, lorsqu’un individu tend aujourd’hui à la pratique de ces métiers-valeurs, il lui faille passer par l’indicible et incontournable chemin d’usage constitué de caractères qualitatifs comme des graduations ou diplômes, et traverser des infrastructures humaines anxiogènes, aseptisées, étrangères, massives. 

 

Ces machines composées de quatre murs brassent chaque jour des milliers d’embryons cérébraux et les dirigent vers leurs souhaits finaux , selon les possibilités réelles à disposition. Des études, des épreuves, des postulats, des thèses, des duels, des coopérations , des intégrations au sein de structures de travail….ces cheminements cubiques tendent à mouvoir des éléments circulaires dans une même dynamique logique et profitable, pour tous . 

 

Mais les concessions personnelles sont nombreuses et l’âme , dans son essence pure, corrompue . 

 

Ces exigences dont l’aspect productif et récompensatoires formatent l’apprentissage et la réalisation de la personne, usent de formalités et données creusant son esprit. L’attente peut l’atteindre. L’abîmer dans sa motivation d’existence première. En fin de transit promettant l’avènement de la pratique totale de l’Art en question , il ne reste bien souvent de la grande poupée initiale et imposante , qu’une réplique d’apparence identique, mais d’essence diminuée , minuscule. 

 

 

Cette arabesque corporelle qui se veut flexible entre les attentes sincères de l’Individu de son passage sur Terre et ces impératifs vitaux servis au moyen d’arrangements contemporains, forme le formidable compromis de l’Indécision . 

Cette indécision, versatile et sinueuse se glisse comme un ver dans les limbes de notre esprit puis, quand on pense avoir étanché quelques temps cette insatiable soif de réalisation, elle surgit de nouveau au détour d’une pensée profonde, dans un brouillard épais . 

 

Il est important de noter que tous ne sont pas égaux face à ce numéro d’équilibriste imposé par la multiplicité du quotidien : nombres d’entre nous se trouvent sans difficulté majeure, se réalisent en empruntant la nationale des vocations, des identités. Ils épousent avec grâce et pertinence les diverses courbes d’activité , majeure ou mineure , qui peuvent composer leur édifice Maslovien . 

 

Qu’il s’agisse d’un brillant optimisme ou d’une faible vision, ces hommes et ces femmes se disent complets, ils chérissent avec nostalgie ces multiples occasions qui leur permirent une multidisciplinarité acceptable, à la hauteur de leur intérêts et besoins. Mais d’autres, par faiblesse, amour propre, lucidité ou mégalomanie, peuvent rester à jamais coincés entre les marches poussiéreuses de cette pyramide. 

 

 

II - De l’éternité à la félicité :

 

 

Je pense pouvoir affirmer que dans mon cas, c’est effectivement la passion indéfectible de la dimension qui entoure mon être qui me fit définitivement basculer de l’autre côté des Choix .

 

N’en demeure aujourd’hui plus qu’un seul : l’embrasement . 

S’unir, à pleine conscience de ma sensorialité, aux choses, aux mouvements, aux silhouettes qui s’agitent, aux ambiances, rythmes, cultures, histoires et patrimoine humain en minimisant au maximum l’impact des contraintes vitales que sont l’auto-nutrition et la sécurité sur le temps dont je dispose à vivre.

 

Je me retire des possibilités que mon siècle et milieu social ont à m’offrir. Je ne plongerai pas corps et âme dans une ardente carrière de journaliste investigatrice , je ne m’immiscerai pas au sein de pouvoirs pseudo-décisionnaires des états dirigeants , je ne prétendrai plus à la création d’œuvres artistiques sensibilisantes ou militantes , je ne brillerai pas dans cette bijouterie sociétale . 

 

Je chercherai la faveur d’un rayon naturel et clément pour dévoiler les facettes de ma propre pierre, au sein même de la nature, seul berceau éternel de notre espèce. Je me réaliserais dans ce que je suis et non ce que mes pairs pourront me reconnaître. Je me retire avant de commencer la partie, de ce jeu à plusieurs plateaux. Je ne subdiviserais pas ma vie en ces éparses enveloppes vulgairement nominées comme suit : 

 

                                                               travail – famille – amis – hobbies

 

Je serais Une, entière et marcherais sur un fil peut être moins emprunté, moins tendu d’un arbre à l’autre, moins sûr, moins vérifié. Mais j’y poserais ces pieds hasardeux l’un après l’autre car je l’aurais choisi .

 

Je pense que c’est ici, à ce pallier exact, que se détache lentement de l’éternité recherchée, le plus grand des cadeaux qu’un homme puisse se voir accorder . 

 

 

 

La Félicité

 

 

 

 

III - Tabou

de tabu, mot polynésien signifiant « interdit, sacré »

 

 

Peut être omet-je une raison essentielle à un tel acharnement sur la verbeuse et impérieuse activité d’Exister plutôt que Vivre. Peut être qu’au fond de l’étang, la vérité ondoyante, discrète et nitescente qui ne se laisse prendre d’aucun filet, est la suivante : 

 

Ne serait ce pas les plus vivants d’entre nous, les plus flammes, hantés, viscéraux et ordinairement reconduits par les vacuités de leur environnement , qui finissent par se jeter les premiers dans les échappatoires exiguës , forcés et terribles de la Vie? Qui s’évaporent dans les volutes fumeuses d’un doux poison, qui se diluent dans les clapotis émoussés des liqueurs les plus étourdissantes , qui se tailladent lentement des affres du sommeil la poitrine ; en somme ! Qui se surprennent , rougis de honte, à apprécier le repos lénifié d’une mort prématurée? Qui se rêvent à demi mots , étendus et vides ? 

 

Aujourd’hui, deux souvenirs se superposent à mon esprit , complétés d’une harmonie étrange . 

 

Le plus ancien des deux vient de mon père , qui à l’annonce de mon souhait de cesser tout cursus scolaire pour prendre la route et me porter garante d’une vie autonome, mesurée bien qu’éprouvante , me répondit : 

 

« Donc en fait, tu démissionnes . »  

 

Le second remonte à quelques heures , avec une collègue de classe. Traitant le sujet de l’intelligence émotionnelle , en dépit d’une formidable bonne volonté , cette dernière ne pouvait envisager autrement que perdant ( et donc démuni de Q.E ) les auteurs et artistes qui firent leur siècle mais qui se suicidèrent ou atteignirent la folie . 

 

«  Si ils se sont suicidés, c’est qu’ils n’étaient pas vraiment intelligents, ils n’ont pas su prendre le contrôle de leur émotions et donc ne se connaissaient pas assez ; personnellement je les trouves faibles, très faibles . » 

 

Comme d’une tare cancéreuse dont la simple évocation pourrait élargir sa propagation, je me suis refusée de longues années à parler du Suicide. J’ai toujours tenu en demi - fascination ces hommes transpercés de génie , qui n’eurent d’autres sorties mentales à leur maux que leur mort envisagée, raisonnée, comprise et cérébrale et qui en eurent le courage ou la folie nécessaire . 

 

Je parle bien ici de courage

 

J’ai longtemps pensé qu’il fallait, en lieu de passer ces tragédies pour œuvres de minces esprits et courtes épaules qui retardent le trafic ferroviaire des capitales, en reconnaître l’acte de pensée puissant, extraordinaire et déterminé précédant le geste. Sans comparer à l’acte suicidaire moralement involontaire et exprimés de multiples façons en de multiples défunts , pour des raisons aussi variées qu’arborescentes, celui dont je parle ici est peut être plus "abouti" sans être moins douloureux . 

 

Ma réserve à ce sujet prend sans nul doute fondement dans le terreau coriace d’un tabou brûlant, coulant constamment le long de nos veines. 

 

Le suicide, c’est l’aberration de ce que chacun est et porte ,

animé de forces pour en fournir le traitement cognitif ;

ne serait-ce du moins que pour en commenter la notion . 

 

Je suis convaincue pour en avoir senti le souffle froid venir d’un espace vierge non exploré de ma conscience, que subsiste au fond de celle-ci un grand gouffre où s’écrasent et se rejettent sur ses parois des vents particuliers, étrangers, comme venu du dehors . 

 

 

Je pense que ces hommes , trahis d’une lucidité à son acmé , ont abordés ce tapis neigeux,

ce ciel nuit et aperçus ce trou opaque dont rien visuellement ne sort . 

 

 

Ils ont flirté dangereusement avec les limites conceptuelles de leur imaginaire jusqu’à retourner leur conception propre, comme une peau de clémentine brillante dont apparaîtrait soudainement de façon absurde, effrayante, grossière , éhonté , abrupte et scandaleuse les nervures pâles, cotonneuses et les tissus au relief exploratoire, parasité et nu . 

 

A force d’introspections intensives doublée d’une quiddité au caractère total , le penseur devient malgré lui propice au Renversement, ce phénomène redouté de la Raison. Les propriétés acquises de modélisation du monde, peu à peu, voient leurs contours confondus, leurs surfaces se mouvoir lentement, comme une chimère avec sans cesse, ce doute pénétrant sur la viabilité du changement qui semble s’opérer . 

 

Une profondeur sans précédent marque alors les pensées automates naguère réfléchies comme la respiration, contempler ses mains ou observer la pression d’un corps mobile sur un autre inerte. Comprendre et saisir avec quelle magnificence nos entités corporelles demeurent à base de molécules indivisibles composées de masse et ne pouvant traverser la matière .  

 

Tout alors devient vide, le sens n’est plus . 

 

L’Acquis n’est que présupposition humaine face à sa condition, à ses limites , à ses paramètres de perception . 

 

Qu’est ce que l’eau si ce n’est une formule chimique que nos indicateurs de mesures scientifiques seulement lisibles et compréhensible par l’Homme lui-même , lui ont attribué ? Qu’est ce que cette matière sans odeur ni couleur que nous ne pourrions percevoir , que l’on désigne du son phonétique humain « o » ? Qu’est ce dans son Tout le plus complet, cet élément à qui l’on a découvert il n’y a que récemment une mémoire ? 

 

Qu’est ce que la réalité qui se diffuse autour de notre espèce quand on sait que des couleurs échappent à notre vision, des odeurs à notre odorat, des particules à notre toucher, des substances à notre gout, des sons à notre ouïe ? Sur quels critères autres qu’intrinsèques à notre seule capacité de jugement basons nous le Monde et les différents organismes vivants qui y prospèrent ? A côté de quel genre d’édifiante et extraordinaire autre réalité cohabitons nous , dans la plus grande ignorance ou indifférence ? 

 

Que signifie alors cette créature que nous sommes, doté de membres qui se meut d’un point A à un point B , dans un laps de temps déterminé et qui succombe comme toutes les autres ? 

Qu’est ce que véritablement la notion de Chronos à côté de la simpliste mesure chronométrée dont nous saupoudrons nos vies pour les quantifier ? Dix années , une vie , que cela signifie t’il ? Le passé, le futur ? Dans le passé, vous n’êtes pas ; dans le futur vous n’êtes plus . 

 

Mais ces notions temporelles ne sont elles pas seulement des marqueurs , des mémos existentiels pour situer une génération d’hommes après les autres et ce qui les auraient précédés ? L’Histoire n’est elle pas seulement qu’un enchevêtrement maladroit de faits métaphysiques , mais chargée de symbolique humaine à nos yeux ? 

De quoi avons-nous véritablement le contrôle autrement que notre seule âme ? 

 

Nos pensées découlent d’une perception globale et faussée des matières environnantes, notre corps subit les pressions multiples de ces dernières et évolue en conséquences…ne resterait il donc rien d’autre de réel et tangible que notre sentiment d’Etre ? Ne sommes nous pas uniquement définis , tout un chacun , par notre quintessence, notre capacité à nous percevoir, dans les questions et les émotions ? 

 

Que sont ces entités formelles crées pour organiser une mécanique commune de vie quotidienne, qui régissent les actes, les comportements et les consciences ? Que signifie ces appellations terrestres ou océaniques compte tenu du simple constat que notre écosystème ne s’articule qu’autour de deux plateformes que sont les océans et les terres ? Quel sens peut bien prendre une « politique budgétaire d’ouverture internationale tournée vers les pays sud-asiatiques » ? De quelles façons ces micro-mondes imaginés, régularisés, institutionnalisés et dénaturalisés peuvent ils décemment garder consistance et pouvoir de malléabilité neuronale dans notre développement cognitif ? 

 

Quelle pourrait être l’échelle et la résonance de cette équation alpha émise , érigée, polie et aiguisée sur le trône des synapses humaines dans le grand carrousel des Possibles ? Quelles pourraient être nos aptitudes comportementales sur le plan émotionnel si le sentiment de filiation ou de responsabilité n’existait guère ? Comment s’exprimerait notre gestion de l’espace si des données nouvelles nous étaient introduites comme la vision des ultras violets, des particules de poussières, des bactéries ou l’entente des ultra sons , des échos systémiques ? Serions nous identiquement assignés dans des habitats de triple dimension soutenus par quatre murs ? 

 

Quels seraient donc en définitive les fragments de notre réalité qui se rapprocheraient éventuellement d’une réalité absolue, commune à l’Ensemble, au grand Tout comportant les éco-systèmes, les éléments, les forces, les rythmes et les dimensions aujourd’hui limitées dans notre savoir et imaginaire au Cosmos, à ses contenants et à ses contenus ? 

 

Pris dans la tourmente vertigineuse des introspections de notre espèce et de ses paramétrages, ces individus comme nos artistes fous suicidaires franchissent peu à peu cette barrière peu éclairée de leur substrat. En fonction de l’intensité de leur basculement, de leur capacité de recul et de mise en abîme, le retour en arrière se conjugue différemment . Et parfois, il ne se fait plus visible . 

 

Nous qualifions alors notre pair, craignant une pareille perdition , de fou ou d’aliéné . 

Une aliénation qui le mènera à décider du propre arrêt de ses fonctions vitales et de son épanouissement .

 

  

J’insiste sur la décision, dans le processus de la prise de choix. Lorsque le suicide est désespéré ou trouve son origine dans un maux émotionnel ou irrationnel, les hommes restés vivants attribuent, paradoxalement, de façon volontairement précipitée des raisons à ce geste .

 

«  Sa femme l’a trompé . Son patron l’a viré . Son enfance fût difficile . Il était sous l’emprise de drogue . Il était sous le joug d’un groupe d’influence . »

 

Comprenez par là : Sa mort n’est pas de son fait, mais la conséquence inévitable des aléas terribles du quotidien . 

 

En revanche, lorsqu’un individu , perforé de questions existentielles et de réflexions troublantes, décide avec rationalité, jugement et calme de cesser son chemin de façon définitive…Il est dit de lui, avec une peur mal dissimulée derrière une apparente tristesse d’usage, que la folie seule est la responsable meurtrière . 

 

En effet, comment envisager pleinement qu’un des nôtres puisse prendre congé , avec ce même outil exploité de tous chaque jour que demeure notre cerveau, notre conscience ? 

 

Ce serait ici l’aveu terrible de notre nature : Si , ab ovo , lors de ses premières bouffées d’oxygènes, la partie reptilienne du cerveau du nouveau-né lui permet de vivre dans un instinct de survie profond et ancestral présent depuis le premier de nos hommes ; alors il est tout aussi raisonnable d’admettre la capacité de la partie supérieur de notre cerveau, le cortex, à annihiler cette fonction première et orchestrer notre grand retrait aussi efficacement qu’il sut introduire cette grande entrée . 

 

Voici le fondement du tabou destructeur de ce que nous sommes .

 

Maintenant, que signifie exactement une aliénation ? Serait-ce la perte totale de jugement et l’impossibilité d’agir en son âme et conscience ? Un libre arbitre voilé par la dégénérescence ? 

 

Pas tout à fait. Je rejoins ici la pensée de Georg Wilhelm Friedrich Hegel, qui explicite mon ressenti développé plus haut sur l’état mental de ces hommes : 

 

« Afin de pouvoir prendre conscience de lui-même comme d'un sujet essentiellement libre, l'Esprit est amené à nier tout ce qu'il y a de particulier, de naturel et de contingent en lui.

 

Une telle négation de son Être immédiat n'est cependant pas sans soulever certaines difficultés, car si elle permet à l'Esprit de s'ouvrir à l'universel et, par là, de déterminer son essence propre, son Soi véritable, une telle négation le conduit aussi, et dans le même temps, à ne plus pouvoir se reconnaître ou se sentir comme chez lui dans le monde de l'Effectivité. »

 

Entendez par « effectivité » les banalités du monde, ses réalités subjectives et ses règles .

 

« Il y a donc aliénation chez Hegel lorsqu'il y a non-identité de l’Être et du Soi ou, pour le dire autrement, lorsque l'Esprit se retrouve, en quelque sorte, coincé entre deux mondes distincts que sont, d'un côté, le monde de la pure conscience de Soi et, de l'autre, celui de l'Effectivité. »

 

Je retrouve ici ma vision d’un monde obscur et lointain séparé de nos lieux communs cérébraux, d’une abysse soufflante et étrangère , présente dans l’ombre de nos capacités cognitives. C’est cet état de cloisonnement entre cet accès de pensée hautement abouti et la réalité la plus commune de chacun d’entre nous , qui maintient dans un fragile équilibre le premier des pieds de ces hommes au dessus de l’Inconnu et le second solidement ancré aux racines de leur conditionnement . 

 

Notons que aliénation vient du latin alienus pour « autre, étranger ». 

 

Il pourrait alors se dessiner trois cas de figures :

 

- L’individu x bascule dans l’abysse introspective et laisse derrière lui de façon définitive sa capacité d’auto-entretient nécessaire à sa survie , qu’il s’agisse d’un entretient physique, social , financier..etc 

- L’individu x , effrayé de sa tentative périlleuse rebrousse chemin avec conviction et ne se laissera plus happé par ces questionnements qu’il aura senti dangereux ou néfastes . 

- L’individu x, à force d’entrainement, de mesure et de renforcement mental, aura su tempérer sa façon de s’oublier et de voyager dans les limbes de ses réflexions les plus personnelles . Il aura, après de longues tentatives, apprivoisé la fréquence raisonnable de ces projections vertigineuses. Il sera capable, jour après jour, de discerner lentement mais surement, le potentiel et également l’envergure du risque encouru par une telle entreprise . 

 

C’est alors qu’en se rapprochant d’une possible aliénation, ce troisième individu s’en sera en définitivement immunisé*, à renfort de fortifications psychologiques sereinement et patiemment construites . De fragile noyau fissuré et propice au vide et à la mort, il sera devenu écorce épaisse, sage et enracinée dans le végétal empire des considérations humaines. 

 

( *Socialement, j’ouvre une parenthèse plus légère sur l’état émotionnel général des personnes peu tournées vers l’isolement volontaire, le silence, les remises en questions, la prise de recul et la solitude : il est établit que ces dernières, lorsqu’un incident aux conséquences mentales ou physiques difficiles survient, rencontrent plus grandes difficultés qu’autrui à se remettre définitivement de celles-ci. A l’instar d’un bébé apprenant à marcher , il est nécessaire de tomber pour apprendre à se relever. De façon générale donc, quitter sa zone de confort psychique favorise notre endurance et survie au long terme, autant ou presque que celle du confort physique . )

 

Subsiste ensuite un quatrième profil d’individu , le moins courant et qui par définition, me tient le plus en éveil, en intérêt et en fascination : Il s’agit de ceux qui malgré le positionnement semblable du troisième individu , décide en dépit de leur capacité de raisonnement et de modération , de mettre fin à leur jour . 

D’outrepasser l’entendement primaire et, quoique bien souvent dans un trouble émotionnel évident en lieu principal de conséquence à ces réflexions, de saisir, dans un souffle , l’occasion qu’il juge apte à leur dessein. Drogue ( douce, lente ou forte) , empoisonnement, accident provoqué, tabagisme immodéré , mise en danger volontaire…etc 

 

Dans le fond de cet acte trivial, le même choix commun à ces hommes d’exceptions : 

Le refus , l’abandon et la non-nécessité de demain. 

 

Il y a-t-il acte plus fort , plus démonstratif de contrôle, de puissance, que celui-ci ? Qui peut aujourd’hui se dire maitre de ce qu’il est ou ne veut plus être quand devient évident que seul notre conscience nous détermine et nous appartient ? Ces hommes, à défaut d’avoir pu choisir les multiples soubresauts du Chaos déterministe de la vie , décidèrent d’en déterminer la fin . 

 

Si la seule chose mortelle pour l’homme est la vie, ne serait il pas cohérent de dire que craindre de mourir, c’est craindre de vivre ?  

 

C’est peut être pour cette raison que je décide aujourd’hui, après de longues années, de traiter dans sa longueur la plus effective, le sujet du Suicide et de la Mort. Parce que je suis profondément vivante, et amoureuse de ce que cela signifie. Je n’ai donc aucun retord à démystifier à son maximum la possible menace d’extinction qui me guette, moi et mes pairs. J’ai commencé à réfléchir ardemment à ces thématiques existentielles vers l’âge de sept ans, après un déménagement difficilement vécu pour le cœur encore candide et chétif d’une petite fille bien lotie . 

 

Depuis, je me suis renforcée et j’ai soigneusement évité de partager le fruit de mes interrogations qualifiées naturellement par ma mère, de morbides. C’est tout particulièrement en observant l’ampleur générale du déni et de la répulsion ad nauséam pour ces dernières que j’eu davantage le sentiment qu’il s’agissait ici d’un questionnement fondamental dans ma compréhension du monde . 

 

Je suis, comme on s’en doute, personnellement passée par les différents profils détaillés plus haut, à l’exception du quatrième dont je connais l’issue mais à laquelle je me refuse catégoriquement et surtout, dont je suis incapable . 

 

C’est souvent dans l’impuissance et l’incapacité à reproduire que l’admiration et le respect prennent source . 

 

Cependant, l’impossibilité d’un suicide me concernant réside dans le fait suivant, aussi évident qu’intime : je ne compte en effet plus les nuits passées , le visage tordu de sanglots dans les draps, soupirant ma peur et détresse monstrueuse face à mon inévitable mort que j’espère la plus reculée possible . 

 

Je suis encore trop frileuse concernant la Fin pour délibérément me croire à l’aise avec le Milieu. Je dois également reconnaître que mon quotidien actuel m’est bien assez doux et prospère pour me laisser éloignée de ces dangers de l’esprit . 

 

C’est ainsi qu’étroitement lié à mon choix initial, j’ai fait le choix d’une sorte de suicide social en lieu d’abandon physique. Ni par désespoir , égoïsme ou amour propre, mais déjà exprimé plus haut, par Passion des choses et de la Vie. Je continuerais d’être suffisamment aliénée pour apprécier de toutes mes forces l’opportunité de m’ « ouvrir à l’universel » , le regard vissé sur la plaie béante de cet Inconnu conceptuel et de ses mystères mais les pieds solidement enfouis dans le terreau du monde tridimensionnel* de mon espèce .

 

*ou celui de l’Effectivité d’Hegel. Est il à ce propos nécessaire de confirmer que ce dernier, philosophe allemand , est également passé par ce processus de conscience pour prétendre à son tour l’expliquer ? J’ai bon espoir quant à mes vieux jours, il semble que le vieil homme en soit finalement revenu . 

 

 

 

IV - LE MASQUE 

 

 

 

 

De ces expériences uniques, infiniment rapides, fugaces et insaisissables, il en fut une absolument déterminante dans ces avancées expérimentales. Elle eu lieu il y a quelques années, lorsque je cohabitais encore avec mon frère .

 

J'étais seule ce soir là , et je profitais de l’occasion pour une introspection aussi mentale que matérielle. C’est ainsi qu’en dépoussiérant ma chambre, je tombais nez à nez sur un masque d’halloween... mais il ne s’agissait pas là d’un vulgaire visage en plastique horrifié, il s’agissait « du » masque, je premier que je portais à mes 8 ans lorsque mes parents organisèrent ce 31 clownesque .

Désormais trop petit, cette grimace verte de sorcière, aux cheveux noirs et à l’expression émaciée, profondément mauvaise, me fixait. Je le tenais à l’envers entre mes mains, et au souvenir cinématographique du célèbre The Mask, je me demandais si quelque part, celui-ci ne m’aspirerait pas également. Si, finalement, l’image du masque social n’était pas la métaphore la plus parlante pour traduire les  maux inter-relationnels actuels .

 

C’est ainsi qu’encore agenouillée dans mes débris et souvenirs, je le fixa à mon visage, lentement. Camouflé de la sorte, ma peau se crispait , il y faisait trop chaud. Je souriais intérieurement de ma candide bêtise, de cet esprit toujours enfantin qui frissonne face à ces petites peurs irrationnelles .

Puis , lorsque j’allais l’ôter dans un petit rire, mon regard croisa le reflet de mon miroir mural, dans le fond de la pièce .

Je restais ainsi silencieuse, suspendue, avec pour seul musique mon souffle court butant contre ces fausses lèvres qui chatouillait ma bouche. Ne sachant immédiatement que penser, j’avançais vers celui-ci , en crabe, toujours dans cette position inconfortable.

 

Puis je fis complètement face au mur .

 

Muette, j’observais ce visage d’une expression éteinte, et mes yeux brillants , au dessous. Je regardais ce corps vissé à cet immonde faciès . Dans une fantasmagorique lenteur, je tournais de droite à gauche la tête. J’eu alors ce cheminement de pensée très vif, très fluide et , après coup, terrible .

 

Je me suis vue mauvaise . J’ai séparé de ma conscience ce que j’avais pu être en ne gardant que ce corps, instrument de tout esprit et j’ai scruté ces pores déformées, ces traits parvenues, ces rides infâmes . J’ai aperçu en moi, comme une intrusion des plus violentes, l’Etranger qui y résidait .

 

 

Je ne me reconnaissais plus .

 

 

J’ai envisagé , dans un insidieux passage, la violence, la haine, la manipulation et la noirceur s’infiltrer en moi, ne plus me quitter . Ce que je voyais et qui aurait dû être l’enveloppe corporelle m’appartenant , se dérobait sous mes yeux. Le champ des possibilités comportementales s’était alors élargi dans une mouvance extraordinaire, totalement vertigineuse. A ma subite nausée s’accompagnait les projections d’un possible moi , dont seul le corps resterait l’acteur et réceptacle de toutes les immondices humaines comme le meurtre, le vol, le mensonge, la corruption, le vice.

 

J’ai réalisé que seul mes yeux , retenait au bord de cet inqualifiable précipice, mon Esprit.

Seules ces prunelles qui se renvoyaient un iris calfeutré et insondable, ramenait au temps et à l’espace ce que j’étais, ce que j’avais pu incarner jusqu’ici.

 

Comme réveillée d’un paralysant et inquiétant cauchemar, je me secouait avec véhémence dans l’espoir de chasser efficacement ces dernières secondes, interminables. Suite à cela, j’envoyais paître ce masque d’enfant et me rassie , hébétée, sur ce parquet froid et lambrissé.

 

J’eu cette conclusion fatale qu’une mort mentale était envisageable. Je m’étais sentie partir, remplacée par quelque chose de totalement aléatoire. Je pense que, de quelques secondes, la folie s’était présentée, courtoise et silencieuse. Je saisissais alors pour la première fois les dangers de tels exercices.

 

Car si je travaille ce qu’on peut appeler l’aliénation selon Hegel, je redoute plus que la cécité et la mort, la folie dans son plus simple appareil . 


 

Ce texte fût écrit en 2015 et depuis, d'autres considérations diverses me sont venues, ainsi que la découverte du Mythe de Sisyphe d'Albert Camus qui pu me confirmer ce ressenti très humain et partagé.

 

Je reprendrai donc l'écriture de ce document plus tard  


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